Génération.s Lille et sa commission éducation expriment leur sympathie aux proches et aux collègues de Samuel Paty, ce professeur victime de l’intégrisme religieux.
Nous entendons nous associer au mouvement de solidarité qui s’est spontanément exprimé place de la République à Lille ce dimanche 18 octobre 2020. Notre attachement profond à l’éducation nationale se nourrit de la conviction qu’elle peut œuvrer grandement à la formation civique des futur.es citoyens et citoyennes, qu’elle contribue à renforcer les valeurs de fraternité, de solidarité collective, de tolérance et d’ouverture aux autres, de respect des diversités enfin, ce qui est le sens même de la laïcité.
A la condition expresse que la communauté éducative (enseignant.es et autres personnels, parents et, bien sûr, élèves), se sente soutenue et confortée par les pouvoirs publics, ce qui est une question tout à la fois de moyens et de réelle affirmation d’une priorité accordée à l’éducation. A la condition qu’un dialogue fructueux sur les finalités de l’école, les méthodes et les perspectives du système scolaire puisse s’ouvrir. A la condition que la démocratisation (re ?) devienne réellement un objectif prioritaire – et que l’on rompe dès lors avec la logique d’un système scolaire qui fonctionne par trop à l’exclusion. Sans une réelle prise de conscience collective de la nécessité d’ouvrir rapidement ce grand chantier, la Nation dans sa diversité ne se sentira pas réellement prise en compte et partie prenante de ce qui devrait être, nous le répétons, une priorité nationale : une école attachée à la laïcité et ouverte aux diversités culturelles et sociales. Une école mue par une autre culture que celle qui consiste à susciter à mots couverts (et parfois même découverts) la mise à distance, la suspicion des autres : membres d’une religion minoritaire ou étranger.es, réfugié.es, par trop souvent stigmatisé.es dans la société et le monde politique, malgré les efforts et la volonté sincère de l’immense majorité du corps enseignant.
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