Car il y a, en effet, des priorités : comme l’a rappelé Benoît Hamon, on peut toujours renégocier une dette, pas le changement climatique.
Car une logique comptable à courte vue ne saurait indéfiniment prévaloir : on doit délibérément orienter nos priorités économiques et sociales vers les secteurs de la transition écologique, au demeurant pourvoyeurs d’emplois, plutôt que continuer à défendre une logique productiviste, répondant aux lobbies de l’automobile, de l’aéronautique, de l’agriculture intensive, etc.
Car le changement climatique affectera nos vies et celles de nos enfants, et plus encore celle des populations des pays en voie de développement.
Car les pays développés ont une responsabilité particulière, eu égard à leur richesse et à leur impact sur le changement climatique : la justice environnementale, c’est cela.
Car, loin de s’opposer, urgence climatique et justice sociale se conjuguent : ce sont les catégories sociales défavorisées qui subiront le plus gravement les effets du changement climatique, alors que leur « contribution » au changement climatique est relativement modeste. Refusons d’opposer « fin du monde » et « fin du mois » : le justice environnementale, c’est aussi cela.
Car, outre les effets sanitaires (l’actuelle pandémie est-elle un « prologue »?) les effets sociaux du dérèglement climatique ne sauraient être négligés : réfugié.es climatiques, tensions et conflits potentiels liés à la désertification et au recul des terres agricoles… Des risques de déstabilisation géopolitique apparaissent, potentiellement belligènes, potentiellement dangereux, y compris pour nos équilibres démocratiques.
Car les destructions d’espèces animales et végétales sont irrémédiables. Les ethnocides de « peuples premiers » soumis à l’action prédatrice d’intérêts économiques sont intolérables, justifiant la reconnaissance du crime d’écocide.
Car des solutions existent, dès maintenant mises en œuvre à l’échelle des Etats, mais aussi à celles des collectivités, à partir du moment où la volonté politique existe. La priorité systématique accordée au train à l’échelle nationale ou européenne, aux transports en commun à l’échelle locale, par exemple.
Car, plus que jamais, il faut « agir local et penser global ».
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