Pour retrouver le chemin des lieux culturels

Aujourd’hui après un an de confinement de la culture presque sans interruption un mouvement d’occupation des théâtres se déploie en France métropolitaine et outre-mer. Génération.s s’associe et soutient ce mouvement.

La culture, en France, c’est, selon des études récentes, 2,3 % de l’économie française, 670 000 personnes, soit 2,7 % de la population active, 150 000 entreprises : un secteur important de notre économie. Seul secteur public rapport plus d’argent qu’il n’en coûte au budget de l’Etat.

Mais c’est bien plus que cela ! La culture, c’est :

ce qui embellit nos vies, les rend plus riches, leur donne sens ;
ce qui fait que notre qualité d’êtres humains ne se réduit pas à celle des producteurs et des consommateurs ;
un moyen de recréer du lien entre les populations, en proposant des récits collectifs et en suscitant les conditions de leur partage ;
un instrument d’enrichissement personnel et d’émancipation collective, en laissant entrevoir d’autres possibles que l’ordre marchand qui est le nôtre ;
des pratiques auxquelles, chacun, chacune, doit pouvoir accéder.

Dans la grande tradition de la gauche, la culture, comme l’éducation, est un point nodal de notre projet collectif.

Et la culture, aujourd’hui, est en danger !

Les artistes et les techniciens du monde de la culture forment une catégories hétéroclites, il y a les intermittent.e.s mais aussi d’autres métiers, des nombreux emplois précaires et discontinus qui ne sont pas pris en comte par les annexes XVIII et X de l’assurance chômage. Des personnes qui se retrouvent depuis un an sans activité et sans perceptive de reprise.

C’est encore une fois les plus fragiles et les plus précaires qui sont poussées vers plus de misère : professeur.e.s de pratique artistique amateurs, auteurs, artistes émergeant… (liste à compléter). Et dans ce contexte de vulnérabilité extrême le gouvernement entends rouvrir les négociations de l’assurance chômage et va pousser encore plus de personnes dans une situation de précarité supplémentaire.

Les personnes de la culture sont souvent dans une précarité « choisie » et quelque fois sécurisée par le système de l’assurance chômage des annexe VIII et X, en tout cas c’est le cas de nombre de personne qui occupent les théâtre à ce jour. Et c’est peut-être par cette proximité avec la grande précarité que plus que d’autres catégories de travailleurs, les artistes et techniciens de la culture arrivent à penser la précarité et à dénoncer son installation durable et pérenne dans notre société depuis des dizaines et dizaines d’années. Ils et elles ont vu les conditions d’indemnisation des autres annexes se faire détricoter au fur et à mesure des réformes. Et c’est grâce à leur organisation, leur pouvoir de nuisance et valeur symbolique forte qu’ils.elles ont pu « sauver » leur annexes. Soutenir et s’inscrire dans ce mouvement c’est dire que la précarité, la pauvreté ne sont jamais des situations acceptables quelque soit son métiers, sa formations, ses aspirations et les conditions sanitaires.

Génération.s entend affirmer son soutien au grand mouvement qui se développe dans nombre d’établissements culturels et lieux de spectacle, partout en France, mouvement ouvert, démocratique, pacifique. Et appelle ce mouvement à converger avec les autres mots d’ordre chez les étudiants, fonctionnaires, chômeurs, cafetiers et restaurateurs, saisonniers et extras de la restauration, guide conférenciers, intérimaires, cdd, et tous les autres secteurs touchés par cette crise et que la reforme de l’assurance chômage va pousser dans une précarité supplémentaire.

Sans nous substituer aux acteurs et actrices du monde la culture, ni à leurs organisations, nous reprenons à notre compte et entendons défendre leurs revendications :